Entrée n°9

A travers leur appel à la coopération, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) rappellent que 51 pays sont touchés par l'épidémie de peste porcine africaine (african swine fever, ASF) qui sévit depuis 2018. Détectée pour la première fois en 1921 sur des individus sauvages asymptomatiques, la peste porcine africaine aurait contaminé des porcs domestiques par l'intermédiaire de tiques dans les années 1960, au moment de l'ouverture des nations africaines aux marchés internationaux. Selon l'OIE, elle aurait provoqué la mort par infection ou abattage de plus de 8 millions de porcs depuis 2016, dont 80% en Asie, région où le porc représente près de la moitié de la viande consommée. En 2019, l'effondrement de la production porcine chinoise a entraîné une augmentation des prix de près de 50% profitant essentiellement aux plus gros producteurs, tandis que les faillites se sont multipliées pour les petites exploitations qui n'étaient pas en mesure de mettre en œuvre les mesures sanitaires obligatoires.

Une situation qui favorise paradoxalement la concentration des acteurs et les élevages de grande taille, alors même que ces derniers ont été identifiés comme un vecteur important de maladies émergentes. Dans un communiqué de presse du 22 juillet, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) relaie ainsi la publication d'une enquête de Serge Morand sur le lien entre la taille des élevages et le risque pandémique. En croisant trois bases de données ouvertes, l'auteur montre que l'accroissement du bétail multiplie les chances de transmission de virus par la faune sauvage tout en diminuant ses aires de répartition, avec en conséquence une augmentation du nombre d'épidémies et une diminution de la biodiversité. L'augmentation de la taille des cheptels dégraderait également les conditions de vie au travail, comme le signale Jocelyne Porcher dans un article paru en 2003 dans la revue Sociologie du travail. Elle y décrit la détérioration du lien social humain-animal, le manque de temps, le déficit d'expérience, la mise à distance de l'outil et la banalisation de la violence comme les symptômes de l'élevage industriel qui, tout en promettant l'amélioration des strictes conditions matérielles de travail, évacue ses aspects affectif et identitaire.

Le 16 juillet, la Cour de justice de l'Union Européenne (CJUE) a rendu un arrêt qui invalide le Privacy Shield. Cet accord entre l'Union Européenne et les États-Unis devait garantir la protection des données personnelles de ressortissants européens traitées aux USA. La CJUE l'a donc annulé, partant du principe que le Règlement général sur la protection des données (RGPD) s'applique aux données personnelles transférées à l'étranger par des firmes multinationales (typiquement, les GAFAM), et compte tenu des programmes de surveillance déployés par ce pays (tel PRISM ainsi que des difficultés à procéder à un recours auprès des autorités étasuniennes. Commission Européenne et entreprises exportatrices de données doivent maintenant corriger les failles de l'accord et trouver de nouveaux mécanismes juridiques, sous peine de devoir renoncer à ces échanges. Une option qui n'en est pas une, alors que le web est aujourd'hui plus asymétrique qui jamais : les États-Unis hébergent une grande partie des principaux pourvoyeurs de services web du monde, ceux-ci ayant bâti leur puissance sur le drainage des données personnelles.

Échos de la mondialisation

« Malgré leur vétusté, environ 40 années d'existence, les disquettes de 3,5 pouces sont toujours utilisées dans certains parcs informatiques. C’est notamment le cas des Boeing 747-400, qui s’en servent pour charger des bases de données de navigation critique. » Bill Fassinou (Developpez.com)