Entrée n°4

Le 31 décembre 2019, les autorités sanitaires chinoises déclarent les premiers cas d'une pneumonie encore non identifiée. La première diminution du nombre de nouvelles contaminations a lieu le 12 février 2020. Au 17 février, l'épidémie de Covid-19 a provoqué 1770 décès pour environ 70000 contaminations en Chine. Le pays pesant 17% du PIB mondial, l'économie mondiale subit le contrecoup de la crise sanitaire : diminution des exportations, baisse du prix du baril de pétrole, baisse des valeurs de la bourse, difficultés d'approvisionnement, notamment dans le secteur de l'électronique. Dans le pays, dont la croissance est très dépendante de la consommation intérieure, la crise sanitaire constitue également un risque pour l'emploi et l'endettement des entreprises. Certains chercheurs estiment que la structure politique pyramidale de l’État chinois a entravé l'alerte tout en permettant une mise en œuvre rapide des mesures d'urgence. D'autres évoquent les investissements publics récents et massifs dans le système de santé qui s'était révélé défaillant lors de l'épidémie de SRAS, mettant en cause l'ouverture à l'économie de marché des années 1980-2000 et l'accaparement des services hospitaliers par le secteur privé. Contre ce modèle de gestion de crise qualifié parfois de « totalitaire", Emmanuel Hirsch suggère de développer un modèle démocratique fondé sur la concertation en France autour de cet enjeu afin de favoriser la confiance, la justice et prévenir les discriminations et les négligences. Il estime que dans le contexte actuel « de conflit des expertises, de contestation de la parole publique et d’expression forte d’un besoin de médiations et de concertations dans les processus décisionnels », l'approche verticale de la gestion de crise qui prévaut en France augmenterait la défiance et le sentiment de vulnérabilité de la population. Deux analyses qui ont une résonance particulière tandis que le conflit entre le gouvernement français et le personnel hospitalier s'enlise.

Comme pour illustrer le « conflit des expertises » et l' « expression forte d'un besoin de médiations » évoqués par Emmanuel Hirsch, un utilisateur de Reddit a publié sur le site un répertoire contenant 5200 articles scientifiques sur les coronavirus dans le but de les rendre accessibles à tous. Ces travaux de recherche, téléchargés depuis la plateforme de téléchargement Sci-Hub, avaient été initialement publiés dans des revues payantes. Symbole d'une dynamique en faveur de la libération des ressources scientifiques contre leur concentration dans les mains de quelques éditeurs spécialisés, le Journal du CNRS revenait longuement sur ce sujet dans son numéro de janvier, en soulignant les difficultés d'un projet de longue haleine.

Les pays de la corne de l'Afrique connaissent depuis le mois de novembre des invasions de criquets pèlerins, prenant au dépourvu certains pays qui y sont peu habitués comme le Kenya, l'Ouganda et la Tanzanie. Le phénomène est régulier, suivant des cycles climatiques connus, mais semble avoir été amplifié par les évènements cycloniques qui ont touché la péninsule arabique l'hiver précédent. La récurrence de phénomènes extrêmes et l'allongement de la période de mousson favorisant la ponte d'une part, et l'élévation des températures augmentant la vitesse de croissance et potentiellement le nombre de pontes dans une saison d'autre part, il n'est pas improbable Selon la FAO que ce type de phénomènes se reproduisent plus souvent à l'avenir.

Echos de la mondialisation

« Le projet associe l'impacteur Dart, conçu par les Américains et l’orbiteur Hera, chargé de mesurer la déviation de l'astéroïde à l'issue de l'impact. (...) Si cette première tentative est couronnée de succès en dépit (des) incertitudes, nous saurons alors que la nature précise de l'astéroïde visé n'est pas nécessairement un élément déterminant pour parvenir à dévier un astéroïde. » Patrick Michel, astrophysicien en charge de la mission Hera