Entrée n°1

Depuis début juillet et tout au long du mois d’octobre, des pluies exceptionnelles se sont abattues sur de nombreux pays africains de la zone tropicale. Aggravant les crues périodiques et combinées à la pollution plastique des réseaux d’eaux, elles ont provoqué inondations et glissements de terrain, en particulier dans les quartiers pauvres et les zones rurales déjà touchées par la sécheresse. Les inondations qui s’ajoutent à la situation déjà précaire des populations fait craindre un retour de maladies comme le choléra dans plusieurs de ces régions, notamment au Soudan du Sud et en Centrafrique. Plusieurs centaines de milliers de personnes ont été déplacées à travers l’ensemble de ces pays.

La poliomyélite, maladie épidémique pouvant provoquer la paralysie définitive et la mort, touchait plusieurs centaines de milliers de personnes par an jusqu’à la fin du XXème siècle. Le 24 octobre, l’OMS annonce qu’une deuxième des trois souches de la maladie a été éradiquée. En Haïti, l’épidémie de choléra qui durait depuis 2010 semble avoir été stoppée, après avoir provoqué environ 10000 décès pour quelques 800000 cas déclarés. D’après des études réalisées à l’époque, la bactérie mise en cause aurait été apportée du Népal par des casques bleus qui intervenaient suite au tremblement de terre. Accusée d’être à l’origine de l’épidémie, L’ONU n’avait officiellement reconnu son implication qu’en 2016.

La variété de banane Cavendish, qui représente 47 % de la production mondiale, a remplacé la variété Gros Michel, victime dans les années 1950 de la « maladie de Panama ». Aujourd’hui, les monocultures de Cavendish sont touchées à leur tour par une variante de cette maladie. Favorisée par la concentration des cultures et la pauvreté génétique qui caractérisent la monoculture, la propagation de cette souche de la fusariose pourrait provoquer selon la FAO la destruction de 240000 emplois directs d’ici 2028, ainsi que la contamination de variétés consommées localement et qui peuvent représenter jusqu’à 25 % de l’apport calorique journalier dans certaines zones rurales. Tandis que certains laboratoires travaillent à l’élaboration de la prochaine variété de remplacement génétiquement modifiée pour résister à la maladie, l’ONU invite à considérer « la diversification, une meilleure santé des sols et une meilleure utilisation des ressources génétiques disponibles » comme leviers d’action, « en se tournant notamment vers les 1.000 autres variétés de bananes qui existent. »

En août dernier, des employés d’une centrale nucléaire ukrainienne ont compromis la sécurité de cette dernière en tentant de miner des cryptomonnaies depuis le réseau administratif de la centrale. Début novembre, c’est un logiciel malveillant nord-coréen, téléchargé depuis le poste informatique d’un employé, qui a été découvert sur le réseau d’une centrale nucléaire indienne. En France, la loi dite « Énergie et Climat » reportant à 2035 la réduction à 50% de la part du nucléaire dans la production électrique est promulguée. Quelques jours plus tôt, un rapport portant sur la construction de l’EPR de Flamanville mettait en avant la « perte de compétences certaine de la part de la plupart des acteurs concernés ». Le recours à la sous-traitance dans des secteurs stratégiques libéralisés semble y avoir contribué. Dans le même temps, le ministère des armées tente d’impliquer ses partenaires industriels dans sa stratégie de cybersécurité, en ciblant particulièrement leurs sous-traitants, considérés comme des portes d’entrée vulnérables vers les réseaux stratégiques de l’État.

Échos de la mondialisation

« Même lorsque les gens ne protestent pas, ils ont du mal à s’en sortir et veulent être entendus » Antonio Guterres, Secrétaire Général de l’ONU

« J’appartiens à la première génération de scientifiques qui sait que deux tiers des espèces restent à découvrir, et que le quart aura disparu d’ici la fin du siècle » Philippe Bouchet, professeur au Muséum National d’Histoire Naturelle

« On ne réglera pas le problème des inégalités en s’en prenant uniquement aux 1 % les plus riches » Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités

« L’acceptation sociale de la propriété intellectuelle diminue » Mireille Buydens, avocate